Echographie thoracique au lit du malade

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Échographie pulmonaire

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Résumé

Le CEDIT ayant été sollicité afin de déterminer la place de l’échographie thoracique au lit du patient hospitalisé en pneumologie, son secrétariat scientifique a réalisé une analyse et une synthèse des données disponibles jusqu’à fin mai 2014 et a fait appel à plusieurs experts pour évaluer l’intérêt diagnostique et l’impact clinique, médico-économique et organisationnel de cette technique.

D’un point de vue technique, les appareils utilisés ont bénéficié des évolutions rapides dans ce domaine, offrant des performances accrues avec une meilleure qualité d’image, un encombrement réduit, pour un coût plus faible. Il existe des appareils « de poche » avec de petits écrans, une résolution a priori moindre et un choix de sondes plus restreint, et des appareils « portables » avec des caractéristiques meilleures.

En raison de la présence d’air et d’os, le thorax est difficile à explorer par ultrasons. L’échographie permet cependant de visualiser soit directement certains organes, tissus et lésions, soit de manière indirecte par des signes ou artefacts décrits plus loin. Pour cette raison, les utilisateurs de l’échographie devront être suffisamment formés à cette pratique.

Les modalités d’imagerie alternatives à l’échographie sont la radiographie thoracique au lit du patient et la tomodensitométrie, qui ne peut pas être réalisée au lit du patient. En termes de performance diagnostique, selon les données disponibles et la revue de la littérature réalisée par le secrétariat scientifique du CEDIT, l’échographie présente une meilleure sensibilité et une spécificité équivalente à celle de la radiographie, au moins pour l’épanchement pleural liquidien, le comblement alvéolaire et l’atélectasie, l’œdème pulmonaire et le pneumothorax.

L’évaluation de la valeur diagnostique de l’échographie a été utilement complétée par une étude d’impact qui a cherché la place effective de cet examen dans la prise en charge des malades : l’échographie a permis de modifier la prise en charge de la moitié des patients pris en considération dans l’étude.

Par ailleurs, l’échographie est fortement recommandée pour guider les gestes invasifs thoraciques comme la ponction d’un épanchement pleural. Selon les experts, il s’agirait en fait de l’indication la plus reconnue et la plus bénéfique aux patients.

Afin de prendre en considération l’aspect médico-économique de cette technique, il est utile de rappeler que le coût de l’échographie comprend un investissement initial modéré (coût d’un appareil entre 5 à 20 mille euros, coût des consommables non significatif). Pour le coût de fonctionnement, le temps médical (assez mal connu) est probablement la composante principale de la dépense. Aucune analyse comparative des coûts respectifs de l’échographie et de la radiographie au lit n’est actuellement disponible mais, selon les quelques éléments disponibles, il se pourrait que le coût de l’échographie soit inférieur à celui d’une radiographie au lit. Ainsi, le remplacement de l’examen radiographique par l’échographique, là où il est pertinent, pourrait se traduire par une meilleure performance diagnostique et un coût moindre de l’échographie.

Compte tenu de l’ensemble de ces éléments, le CEDIT a estimé que le développement de cette technique était justifié et a noté l’importance d’une formation des praticiens. Le CEDIT s’est proposé de réunir un groupe de travail composé d’experts pour que ce groupe élabore des recommandations de pratique clinique et une liste des indications concernées. Le CEDIT évaluera aussi les besoins de formation, les modalités de diffusion du matériel et les mutualisations possibles entre diverses spécialités concernées par la technique.