Dénervation rénale pour traiter l’hypertension résistante

 

Une évaluation du dispositif de dénervation sympathique rénale Symplicity® pour le traitement de l’hypertension résistante a été réalisée par une agence espagnole.

 

L’agence d’évaluation des technologies de santé de Galice (Avalia-t) a évalué l’efficacité et la sécurité du dispositif endovasculaire d’ablation par radiofréquence Symplicity® pour la dénervation rénale sympathique en vue de traiter l’hypertension résistante. Dix études ont été retenues sur 289 identifiées, 3 études du Symplicity Clinical Trial Program (n=45, n=145 et n=106) et 7 autres (dont 5 séries de cas) dérivant de cet essai et incluant entre 19 et 28 patients. Les données ont rapporté que la dénervation rénale permet de diminuer la pression artérielle, jusqu’à 2 ans après l’intervention, mais la surveillance en ambulatoire à 6 mois a montré un modèle de pression artérielle similaire à l’état préopératoire, quoique moins prononcé. Le métabolisme glucidique, la fonction diastolique et la gravité de l’apnée du sommeil ont présenté des améliorations. La sécurité de la technique s’est avérée bonne avec peu de complications à court et long termes. Seule une présentation au congrès annuel de l’American College of Cardiology a évoqué une analyse de coût-efficacité basé sur l’essai Symplicity. Ses auteurs ont considéré la technique coût-efficace pour un ratio de 10 000$ par QALY. Vingt-neuf études en cours ont été identifiées.  Des limites méthodologiques importantes ont cependant été observées, notamment dues au faible nombre d’études, à la petite taille des échantillons, au faible suivi, l’existence de biais voire certains conflits d’intérêt. Les auteurs concluent que ces limites en termes d’efficacité et de sécurité ne permettent pas à l’heure actuelle de recommander l’incorporation dans le système de santé espagnol de la dénervation rénale sympathique par radiofréquence pour le traitement de l’hypertension résistante. Des essais cliniques randomisés à plus long terme, évaluant correctement la morbidité cardiovasculaire et la mortalité, et des études de coûts-efficacité sont nécessaires avant de conclure sur l’emploi de cette technique. Une étude dans le cadre du PSTIC 2011 est menée par l’équipe du Pr Sapoval de l’Hôpital Européen Georges Pompidou.

(Axencia de Avaliación de Tecnoloxías Sanitarias de Galicia – Avalia-t num 2012/08)

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