Greffes issues de l’ingénierie tissulaire

Deux tentatives de greffes de tissus produits par ingénierie tissulaire, pour des reconstructions de nez et des greffes de vagin entier, ont montré des résultats prometteurs.

Deux équipes de chercheurs ont réussi pour la première fois à implanter des greffes de tissus produits par l’ingénierie tissulaire (greffes autologues à partir du propre tissu du patient) pour remodeler des nez de patients après résection d’un cancer cutané et pour réaliser la greffe de vagins entiers chez des femmes atteintes d’un syndrome de Rokitansky (absence partielle ou totale du vagin et de l’utérus). Dans le premier cas, des chercheurs allemands ont tenté de fabriquer du cartilage pour reconstruire l’aile du nez chez cinq patients (2 femmes et 3 hommes, 76-88 ans) après résection d’un cancer cutané et une exérèse de plus de la moitié de l’aile du nez. Après une biopsie de cartilage, prélevée sur la cloison nasale sous anesthésie locale, les cellules ont été cultivées et multipliées avec du sérum autologue au sein de membranes de collagène. Les greffons de cartilage obtenus ont été modelés puis implantés. A un an de suivi, tous les patients se sont déclarés satisfaits à la fois aux niveaux esthétique et fonctionnel. Aucun effet indésirable n’a été observé. Dans le deuxième cas, des chercheurs mexicains ont étudié les données à 8 ans de 4 patientes de 13 à 18 ans ayant bénéficié de greffe de tissu autologue pour reconstituer un vagin entier. Une biopsie vulvaire a été réalisée puis des cellules épithéliales et musculaires ont été mises en culture et multipliées sur des échafaudages biodégradables. Des examens IRM et des biopsies annuelles ont confirmé la bonne implantation du greffon aucune complication n’a été observée. A huit ans de suivi, les patientes ont rapporté une activité sexuelle non douloureuse. Les auteurs de ces études ont présenté ces premiers résultats comme encourageant mais souligné un besoin d’essais contrôlés à long terme comparatifs avec d’autres procédures de reconstruction ainsi que des études de rapport coût-efficacité (coût encore important de l’ingénierie tissulaire) (The Lancet, édition en ligne du 11 avril)

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