Une analyse a rapporté l’impact de la resynchronisation cardiaque à l’aide d’un dispositif implantable pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque.
Des chercheurs anglais ont étudié le bénéfice des dispositifs implantables de resynchronisation cardiaque pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Aucun essai clinique n’avait présenté de donnée sur le long terme auparavant ni au-delà de la durée de vie standard de 5 ans d’une batterie de dispositif. Les chercheurs ont réalisé une méta-analyse des 5 principales études sur le sujet (n=6561) et ont extrapolé les données sur des durées plus longues en se basant sur les résultats originaux et sur l’évolution des risques de décès toutes causes en prenant en compte le vieillissement. Tout en tenant compte de l’incertitude liée à cette démarche, les chercheurs ont néanmoins observé que le gain de durée de vie croissait au-delà d’une croissance linéaire lors du recours à la resynchronisation cardiaque : de 0,1 mois à un an, le gain est passé de 0,5 mois à deux ans et de 6,5 mois à cinq ans, soit un bénéfice théorique 65 fois plus important qu’à un an. Sur une durée de vie totale du patient, 1,6 appareil serait utilisé par un patient pour un gain de survie moyen de 14 mois. A court terme, les patients à faible risque semblent moins bénéficier de ce gain de survie que les patients à haut risque (1,4 mois contre 2,3 mois à deux ans) mais la tendance s’inverse à long terme (16 mois contre 13,7 mois à 15 ans). Les chercheurs considèrent que les données à moyens termes pourraient avoir sous-estimé le bénéfice de cette technique et estiment que ce type de démarche d’extrapolation pourrait être utile pour déterminer les bénéfices à long terme dans la mesure où les patients ne peuvent que rarement être randomisés sur de nombreuses années. (APM 3 janvier 2014 / JACC, vol.62, n°25, p2406-2413)